Des prototypes de bornes anti-moustique Qista, un dispositif alternatif à la démoustication larvaire au BTI (Bacillus Thuringiensis israeliensis) sont testées au Sambuc depuis 2015.
Seize pièges développés par la société Techno BAM ont été répartis dans le village.

Entre avril et octobre 2016, ils ont capturé près de 300 000 moustiques, évitant également la ponte de milliards d’oeufs. Un bilan positif, appuyé par le suivi scientifique mené par la Tour de Valat en 2015 et 2016 et l’enquête de satisfaction réalisée auprès de la population, qui incite les décideurs à pousser plus loin l’expérience. Les habitants du Sambuc s’apprêtent donc à vivre un troisième été protégés par les pièges.

Un procédé sans danger pour le milieu naturel

Il apparaît que la solution Qista protège la population sans nuire au milieu naturel :
c’est à cet équilibre que le Parc naturel de Camargue souhaitait arriver, inquiet pour la chaîne alimentaire et la biodiversité, perturbées par le BTI. Et ainsi que l’explique Stéphan Arnasan, chargé de mission au Parc, « la solution de TechnoBam laisse les moustiques extérieurs au village proliférer et nourrir oiseaux et grenouilles ». Selon le suivi scientifique assuré par Brigitte Poulin, référente scientifique du dossier à la Tour du Valat, l’ochlerotatus caspius arrive en tête des captures (83 %), et la réduction de la nuisance est évaluée à 71 % (grâce au test du mollet qui comptabilise les piqûres sur 10 minutes, près ou loin d’une borne). Pendant ce temps, les 21 couples d’hirondelles du village ont eu trois poussins en moyenne, comme lorsque les BAM n’existaient pas.

Un coût moins élevé pour la collectivité

Une fois les machines achetées, « il faut compter, par borne, 80 € par mois en consommables et entretien » explique Simon Lillamand, l’un des dirigeants de TechnoBam. Ce qui, au regard des 2 millions d’euros dépensés chaque année pour une démoustication partielle de la Camargue au BTI, fait de plus en plus réfléchir les décideurs, dont le conseil départemental des Bouches du-Rhône, gros contributeur au budget de la démoustication en Camargue, à adopter les BAM. Une expérimentation pourrait être tentée sur un quartier des Saintes-Maries-de-la-mer cet été. Réflexions et réunions sont en cours.

Les bornes anti-moustiques

Comment ça marche ?
Les Bornes anti-moustiques sont un procédé révolutionnaire inventé par deux jeunes ingénieurs du pays d’Arles, Simon Lillamand et Pierre Bellagambi, qui ont monté TechnoBam. Le piège émet de manière saccadée, une très faible quantité de CO2 (gaz carbonique) qui reproduit la respiration humaine et attire les insectes piqueurs dans un sac où ils se dessèchent.